L'idée de ce fanzine m'est venue après avoir acheté "Les Mondes Francs" en livre de poche, anthologie, soi-disant représentative de la S.F. française des années 60.
Je dis soi-disant car n'y figure pas celui qui, justement dans ces années là, avait apporté à la S.F. une originalité et un style nouveau unanimement reconnus.
Il s'agit, bien entendu, de Stefan Wul
Comme par ailleurs il a écrit peu de nouvelles, celles-ci n'ont jamais pu être réunies en volume et à plus forte raison constituer un nombre de pages suffisant pour emplir un Livre d'Or, comme ceux qui furent consacrés à d'autres auteurs français, dans la superbe collection dirigée par Jacques Goimard.
Un Livre d'Or, non, mais un Fanzine, pourquoi pas ?
J'ai donc soumis l'idée à Francis Valéry, le fanéditeur bien connu, qui m'a répondu à peu près en ces termes :" Ton idée est intéressante, mais je n'ai pas le temps. Et si tu le faisais tout seul, comme un grand, ton Fanzine d'Or ?"
C'était il y a un peu plus d'un an ...
* * *
J'ai découvert Stefan Wul avec ses premiers Fleuve Noir, quand j'avais treize ou quatorze ans. La lecture de ses romans m'a marqué et m'a donné le goût de la poésie. Je me souviens encore d'une phrase de "Piège sur Zarkass" qui disait à peu près :" le chant des insectes ressemblait au bruit d'un immense incendie ", phrase que je plaçais dans mes rédactions et que j'ai ressorti à celle du BEPC !
Quand on a été marqué par la griffe Wul, je crois qu'il est difficile de s'en défaire et depuis qu'il a cessé d'écrire je me sens, comme beaucoup d'autres certainement, un peu orphelin sur cette planète S.F. où je n'ai jamais retrouvé quelqu'un ayant comme lui le sens de la poésie, du merveilleux, ayant comme lui cette qualité, cette richesse d'écriture qui en font, à mon sens, le plus grand en S.F.
C'est pourquoi je dis encore une fois :" Cher Stéfan Wul, quand donc vous remettrez vous à écrire ?
C’est ce que j’avais écrit à l’époque. Malheureusement aujourd’hui S. Wul n’est plus, mais il nous reste encore ses merveilleux livres.
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